Bon Cyber Monday les amis! Cette semaine j’ai eu une épiphanie concernant les cérémonies de Jeu Vidéo et j’avais envie de vous en parler, mais en voyant les réactions sur le jeu de Tencent je me suis dis qu’un petit partage sur le sujet du copyright est aussi de mise.
Je vais vous rassurer, ou pas, mais j’ai juste réalisé un truc sur les VGA Awards en les comparant à d’autres cérémonies, et je me suis rendu compte de pourquoi ils étaient source d’autant de tension. Quand on s’exprime sur le sujet, et qu’on dit ce qu’on aimerait y voir, on vient évidemment avec notre background, et je vois de nombreux devs partager leurs avis sur le jeu de l’année. D’aucun parle de Stalker 2, d’autres de Dragon Dogma 2, FFVII Rebirth comme Lorelei ou 1000XResist. Et c’est dingue de voir que certains vrillent quand on dit qu’Astro bot est un jeu génial et une parfaite exécution dans un style, mais ne fait pas de proposition significative (comme un It Takes Two) . On peut prendre des heures pour expliquer une position, je pense qu’entre la mauvaise foi et le coté borné on en sort pas, mais du coup je comprends parfaitement leur point.
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Les VGA sont des awards donnés par des journalistes et des influenceurs. La partie vote du public n’a qu’un impact minime et sert à faire participer les joueurs et créer de l’attente, mais les votes publics resteront toujours des votes de popularité. Et la sélection et la façon dont les votants choisissent les titres est déjà un premier filtre populaire, fait du vote journaliste JV TM 2024. Et clairement l’avis et les goûts de ces derniers sont souvent plus aligné avec les tendances grands publics, surtout pour les votants aux VGA.
Fatalement je comprends que quand des gens du secteur, des joueurs exigeants ou des journalistes indépendants et pointus, qui accordent de l’importance à autre chose qu’une note globale et au fun, mais qui cherchent l’innovation, la différence, qui apprécient dans leur grille, des éléments très différents, on se retrouve en rupture. Donc Mea Culpa pour ceux qui sont chafouin parce qu’on ne se range pas dans le courant, c’est pas qu’on aime pas certains titres, je le redis, tous sont bons, mais on attend pas pareil d’un GOTY et on va réfléchir sérieusement à une alternative, et oui on a tous notre GOTY du coeur, pas de soucis non plus ! Bon on se prend une gorgé et on plonge dans le monde merveilleux de la propriété intellectuelle !!!
Les bases à connaître sur le copyright
La gestion de copyright c’est un bordel sans nom. Je commence dans le dur, pour poser le cadre, mais pour faire simple et pas trop chiant, retenez que le droit de la PI (NDLR : propriété intellectuelle) est différent selon les pays et accords. Du coup certains pays se reposent sur le dépot et l’utilisation d’une licence pour la protéger, d’autres sur une durée, et certains se torchent avec le concept…
L’utilisation c’est une condition qui dit que si tu n’utilises pas ta PI elle tombe de facto dans le domaine public ou retourne à son ayant droit. Un exemple avec SONY au ciné qui devait nous pondre des films Spiderman régulièrement avant un nouvel accord avec Marvel. Le résultat c’est qu’on a eu des tonnes de reboot.
Le dépot, c’est la classique où l’on se pointe auprès d’instances pour déposer la marque, ou le brevet. Un dépôt de marque, c’est le truc évident et facile à protéger comme un logo, un nom avec une police de caractère, un symbole… Exemple type, le logo NIKE et la virgule.
Le brevet c’est une mécanique ou un ensemble complexe d’éléments et d’idées qu’on protège. Par exemple le BLu Ray.
Les cas Palworld et Light of Motiram
Bon, on passe au cas pratique, au début du JV, c’est l’anarchie, tous les jeux sont des clones des succès en arcade, le farwest du gaming. Avec la maturité on protège de plus en plus les marques et les clones se font plus rares sur console. Mais en ce qui concerne le PC et le mobile… LOL !
Prenons le cas Palworld, on pourrait penser que Nintendo, qui a pour habitude de rigoler mais alors PAS DU TOUT avec la PI, a attaqué le studio de Palworld pour Copyright infrigment, à savoir viol du droit d’auteur, sur le design des Fokemons ? Et bien non pas du tout. D’une part quand on se réclame d’éléments complexes comme le design, c’est vraiment une question de jugement et ce n’est JAMAIS gagné d’avance. En l’état, le look des Pokemons n’est pas unique et on le retrouve dans de nombreux jeux avant (Dragon Quest and co), et Palworld a un propos, des armes, de l’humour, un ton qui font que le jeu est difficile à confondre en n’étant pas sur les mêmes plateformes, et ce serait pas évident. Nintendo a attaqué sur le viol de brevet, sur un élément de design précis : L’utilisation d’un objet pour capturer une créature et la garder afin de la réutiliser au combat plus tard, en se servant de cet objet. AKA le concept de pokeball. C’est un procès dont l’enjeu n’atteint pas le milion, et c’est clairement pas une question d’argent mais de protger un design, ce qui forcerait Palworld à changer ce design, et à l’instar de Warner et du Nemesis system, empêcherait toute l’industrie de proposer quoi que ce soit de trop proche… Assez chaud IMHO…
Du coup on pense quoi de Forizon ? Oui je parle de Light of Motiram de Tencent. Bin là encore, ce qui fait réagir plus que pour les autres, ce n’est pas un effet SONY ou autre, mais c’est le coté spectaculaire de la copie carbone qui saute aux yeux. Est-ce que SONY va se lancer en cour ? Il pourrait, non pas sur un élément isolé parce que ca ne passerait jamais. Horizon n’a pas inventé les dino mécaniques, pas plus que Enslaved, je pense qu’on peut remonter en IP aux Transformers avec Dino Bot and co, et c’est pareil pour presque tout ce que propose le jeu. Des mécaniques au look, c’est l’assemblage, qui en fait une PI unique, et clairement on retrouve une multitude d’éléments. Y’a une possibilité.
Pour vous donner un autre exemple concret, une hidden blade seule c’est pas une copie de Assassin’s Creed, mais un mec en blanc avec une capuche à bec, et une hidden blade et une ceinture rouge c’est chaud que ça nous échappe. Alors qu’avec un élément protégé comme le Crest, c’est automatique, ça part tout seul !
Maintenant le plus important sachant que rien n’est garanti et que selon les pays c’est un peu la folie, c’est la politique. Parce que c’est pas Jo le rigolo mais Tencent, et SONY et Tencent se retrouvent et se croisent souvent, que ce soit au CA de FromSoftware, avec Epic etc… On peut avoir un truc à l’amiable, et vu le coeur des designs, au mieux ils s’en sortent avec une injonction de changer des designs, ce qui est parfaitement faisable… Est-ce que c’est lié à Palworld et qu’on y voit une brèche ou une jurisprudence ? Je ne sais pas, et franchement je n’espère pas, le milieu mobile ne me fait pas rêver sur cet aspect. J’ai essayé de pas trop saoûler, mais retenez simplement que c’est pas aussi simple que « si ça y ressemble c’est interdit », parce que c’est difficile de protéger des concepts ou des designs.
Allez, bon cyber monday, bon jeu et si vous avez des bons plans, partagez les amis, on est preneur! La bise 😘
Bon Cyber Monday les amis! Cette semaine j’ai eu une épiphanie concernant les cérémonies de JV et j’avais envie de vous en parler, mais en voyant les réactions sur le jeu de Tencent je me suis dis qu’un petit partage sur le sujet du copyright est aussi de mise, alors thread? 🙂 pic.twitter.com/OcGDs2ILvt
— Aymar Azaïzia (@AymarMtl) December 2, 2024
Fondateur de zeGeeks, rédac’ chef, responsable éditorial, graphiste, monteur vidéo, webmaster… en un mot le « métronome » du média. Reconnu pour accomplir diverses tâches avec sa bite et son couteau (suisse) . La légende dit qu’il serait le fils caché d’Hideo Kojima et d’Akira Toryama.