Place à notre critique de KAOS sans spoil ! Oubliez Troie, Le Choc des Titans, Percy Jackson et tout ce que vous pensiez savoir sur la mythologie grecque. Refermons nos livres d’histoire pour découvrir une version revisitée de l’Olympe et la face cachée des dieux avec Kaos. Une série fraichement débarquée sur Netflix.
Du Kaos naît une étoile
Annoncé l’an dernier, c’est à Charlie Covell à qui nous devons cette petite nouveauté. Après l’excellente série The End Of The F***ing World, elle s’attaque ici à un tout autre genre quitte à s’attirer les foudres divines. Tout débute avec une introduction narrée par Prométhée, « meilleur » ami de Zeus condamné à passer l’éternité enchaîné tout en se faisant picorer le foie par un rapace. C’est beau l’amitié tout de même vous ne trouvez pas?
Une fois au royaume des dieux, nous retrouvons donc Zeus, interprété par Jeff Goldblum, régnant en maître sur la Crète. Alors qu’il devrait couler des jours paisibles avec ses semblables, l’anxiété le gagne lorsqu’une vilaine ride appraît sur son front. Les joies de la vieiillesse me direz-vous mais pas pour lui ! En effet car cela le ramène à sa prophétie écrite par les moires qui serait annonciatrice de la fin de son règne.
Pendant ce temps, le peuple s’apprête à fêter Olympie. Un fête dont le but est de rendre hommage aux dieux. Pour l’occasion, un nouveau monument vient d’être érigé en l’honneur de Zeus mais lorsqu’il découvre un blasphème sur ce dernier accompagné d’un énorme tas de m***, la paranoïa le gagne et il décide d’employer les grands moyens…
Une revisite du mythe réussie
Dès le premier épisode, nous découvrons un casting de personnages hauts en couleurs. Au delà de Zeus que notre cher professeur Malcolm interprète à la perfection, nous découvrons un panel de dieux dignes des émotions de Vice et Versa. Entre Héra (Janet McTeer) qui est une véritable garce, Poséidon (Cliff Curtis) qui passe son temps à se la couler douce et un Hadès (David Thewlis) dépressif au possible… Personne n’est épargné dans cette fresque moderne qui frappe un grand coup dès les premières minutes.
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Sur terre, nous découvrons Orphée (Killian Scott) qui a troqué sa harpe pour devenir une star de la musique toujours accompagné d’Euridice (Aurora Perrineau) dite « Riddy » mais pas question de filer le parfait amour car nos tourtereaux sont au bord de la rupture. Une vision moderne mais qui rejoindra quand même par la suite la véritable histoire puisqu’après la mort de Riddy, son cher et tendre bravera les enfers aidé par Dyonisos (Nabhaan Rizwan) pour la ramener. En parallèle, d’autres personnages ont aussi leur importance. Les troyens ici réfugiés après la destruction de leur ville sont vus comme des rebelles par le président Minos tandis que sa fille Arianne est à chaque anniversaire accablée par la mort de son frère qu’elle aurait tué étant bébé. Un lourd fardeau qu’elle portera tout au long de la saison découvrant chaque année une statue de cire créée par Dédale à la demande de sa mère.
Une comédie noire qui fait réfléchir
Véritable rafraîchissement dans le paysage des séries actuelles Kaos ne manque pas de nous faire sourire tout en nous amenant à quelques réflexions. La religion est une thématique forte de la série et interroge tout au long des huit épisodes. Coup d’éclat à l’encontre des divinités, banissement d’un enfant pour respecter les croyances ou meurtre afin de satisfaire les caprices des dieux… Rien n’est ici laissé au hasard et montre aussi la façon de réagir parfois trop extrême de l’humanité au nom de la foi. Ce qui nous ramène indirectement aux actes terroristes qui frappent le monde depuis de nombreuses années.
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Existe t-il une vie après la mort? Une question qui revient sans cesse et à laquelle personne ne peut vraiment répondre. Nous découvrons aussi l’enfer sous un autre angle qui est ici retranscrit en noir et blanc. La renaissance est promise aux humains ayant été mis en terre avec une pièce pour le passeur tandis que les autres sont condamnés à deux siècles de travaux d’intérêts avant de pouvoir renaître. Un sacré coup du sort mais qui offre une vision alternative de ce qui nous attend ensuite. Le tout porté par le périple d’Orphée et de Riddy qui malgré cet autre monde qui les séparent finiront par se retrouver contrairement à d’autres pour qui le deuil sera une étape difficile à passer…
Conclusion de cette critique sur la série Kaos
Etant un grand fan de mythologie grecque, Kaos faisait parti des séries que j’attendais le plus cette année. Même si le premier épisode m’a laissé un peu dubitatif, je me suis vite pris au jeu ayant dévoré très rapidement le reste de la série. Un humour décapant, une version caricaturée des dieux et un scénario solide. Tout est rassemblé pour vous faire passer un bon moment durant huit épisodes.
Pour celles et ceux qui doutent encore, pas besoin de réviser les cours avant de débuter la série. En effet, tout est assez bien expliqué tant sur le fond historique que sur la mise en avant des divinités. Charon ne vous laissera donc pas sur les abords du Styxx (prévoyez juste un peu de monnaie pour le passeur) .
Après un épisode final explosif, on ne peut que s’interroger sur le renouvellement de la série pour une saison 2. Rien n’a pour le moment été officialisé, mais la série s’étant hissé avec brio dans le top 10 des vues sur Netflix, il y a fort à parier que Zeus est loin d’en avoir terminé avec nous…
Grand amoureux du jeu vidéo depuis la Master System, perdu entre le Wasteland et les profondeurs de Rapture. J’ai également le cinéma horrifique des années 80 et 90 et voue un culte aux grands maîtres du genre (John Carpenter, Wes Craven, Tobe Hopper,…).